Handicap : cinq associations dénoncent l'« attentisme scandaleux » de l'Etat

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Un an après la Conférence nationale du handicap et la condamnation de la France par l'Europe pour violation des droits des personnes en situation de handicap, plusieurs associations somment les pouvoirs publics de mettre en œuvre des actions concrètes.

Le 17 avril 2023, la France était condamnée par le Conseil de l’Europe pour violation des droits des personnes en situation de handicap. Un an après, jour pour jour, l’Unapei, APF France handicap, l’Unafam et la Fnath tirent à nouveau la sonnette d’alarme. « Les manquements demeurent, il y a urgence », alertent les associations en pointant un « attentisme des pouvoirs publics scandaleux au regard des conditions de vie dégradées des personnes en situation de handicap et de leurs familles »

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Parmi les griefs, l’absence d’accompagnement et de services adaptés pour des milliers de personnes toujours sans issue. « Les 50 000 solutions annoncées lors de la Conférence nationale du handicap apparaissent insuffisantes », précise le communiqué. Dans les Yvelines, par exemple, près de 6 000 personnes attendent une place dans le secteur médico-social, dont 1 769 enfants et adolescents et 4 218 adultes. L’inclusion est aussi au cœur des préoccupations : en 2023, 23 % des enfants accompagnés par l’Unapei ne bénéficiaient d’aucune heure de scolarisation.

Aux proches de pallier les manquements

Résultat : tout repose sur les familles, et notamment les mères, souvent contraintes à arrêter de travailler pour s’occuper de leur enfant. Des proches qui s’épuisent et vieillissent. « La seule chose qui m’empêche de dormir tranquillement est l’avenir de ma fille. Au fil des années, les parents peuvent perdre en capacité. On se demande alors : serai-je à même d’assurer l’accompagnement », rapportent à l’Unapei les parents d’une enfant en situation de handicap intellectuel.

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Pointé du doigt également, le manque d’accessibilité. Bâtiments, transports, démarches administratives… « Près de 50 ans après la première loi sur l’accessibilité de 1975, ces manquements sont perceptibles au quotidien », déplorent les associations. Celles-ci évoquent également les problèmes d’accès aux soins, les « refus de soins », les « délais d’attente ahurissants pour obtenir un rendez-vous », le « renoncement » à se soigner ou encore le « recours banalisé aux pratiques coercitives ».

Les fauteuils roulants bientôt remboursés

Face à ce constat, le collectif, qui dénonce l'aggravation des situations, exige que les demandes formulées lors de la Conférence nationale du handicap d’avril 2023 « se traduisent en actions concrètes et en investissements budgétaires à la hauteur des besoins et des attentes ».

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Seule assurance : les ministres de la Santé et du Handicap, Catherine Vautrin et Fadila Khattabi, ont confirmé la semaine dernière que le remboursement des fauteuils roulants – réclamé depuis longtemps par les associations – serait effectif avant la fin de l’année. Dont acte.